J’ai assisté ces 24 et 25 janvier derniers à la formation proposée par L’INK sur la kinésithérapie des cicatrices et réalisée par l’excellente Nadine Varaud.
Ces deux jours permettent révisions et approfondissement. La kinésithérapie va prendre en charge les cicatrices après la phase de fermeture de la plaie, soit après l’arrêt des soins infirmiers.
L’évolution physiologique d’une cicatrice
La plaie se ferme entre quatre et vingt et un jours.
Une phase inflammatoire suit jusqu’au soixantième/quatre-vingt-dixième jour avec un risque maximal de fibrose.
L’inflammation diminue ensuite jusqu’à un an avec un arrêt des processus de cicatrisation.
La pathologie de la cicatrisation
Les cicatrices Chéloïdes se caractérisent par une évolution continue au fil du temps avec une surproduction anarchique de tissu cicatriciel qui colonise le tissu sain.
Les cicatrices hypertrophiques ont une surproduction de tissu cicatriciel qui reste dans les berges cicatricielles. Elles prennent jusqu’à vingt quatre mois à se normaliser.
Les cicatrices rétractiles exercent une attraction sur la peau saine voisine et modifient les capacités de mouvement de la peau dans un plan horizontal.
Les cicatrices adhérentes présentent une restriction de mouvement entre deux plans tissulaires (à la verticale).
Une cicatrice peut présenter des combinaisons de ces quatre types de pathologies cicatricielles.
la physiologie de la peau
La peau a de multiples fonctions. Elle est la barrière entre les milieux extérieur et intérieur et permet la perception tactile, thermique et nociceptive. Cet organe est un réservoir d’eau et contient un cinquième de l’eau présente dans le corps pour un surface de deux mètres carrés et un poids de cinq kilogrammes en moyenne. Elle a un rôle dans la synthèse de la vitamine D.
Elle est constituée, de la surface vers le profondeur:
- de l’épiderme formé majoritairement de kératinocytes
- du derme dont la cellule principale le fibroblaste synthétise collagène (type I), acide hyaluronique et élastine
- l’hypoderme composé d’adipocytes stockant et déstockant les triglycérides.
Interaction entre kératinocyte et fibroblaste
Les fibroblastes stimulés par les macrophages réalisent la fermeture de la plaie par la production du tissu de granulation. Ce dernier est constitué de collagène (type III), d’acide hyaluronique. Les myofibroblastes rapprochent les berges de la plaie.
Ces deux catégories de fibroblastes vont, à leur tour, stimuler les kératinocytes qui créent un néo-épiderme. Les kératinocytes inhibent alors les fibroblastes et myofibroblastes et la fabrication de collagène de type III et d’acide hyaluronique.
Une phase d’une année de remodelage transforme progressivement le collagène de type III en collagène de type I mais le tissu de granulation se fibrose.
la kinésithérapie
Elle intervient en pathologie lorsque le processus de cicatrisation se désorganise et aussi en prévention afin d’accompagner ces processus pour un résultat optimum.
La Sécurité sociale ne rembourse pas la kinésithérapie des cicatrices même si cette compétence fait partie intégrante de notre métier.
Je vais intervenir par des techniques manuelles notamment sur les hypertrophies par des techniques de compression. J’ai recours à l’utilisation du Cellu M6 Alliance pour les techniques mécaniques sur la fibrose, les adhérences, les rétractions et la stimulation vasculaire.